Chantal Aubin reprend le fil du conte de Perrault par la voix de son héroïne au moment où celle-ci fuit le château paternel et l’enfance.
Belle idée littéraire, le livre revisite le conte dans un poème en prose qui est aussi journal intime, ponctué de tableaux et de gravures.
» L’oiseau blanc gît sur la neige.
Un peu de rouge sur la neige
Je marche depuis si longtemps…
Les sabots ont écorché mes pieds, et mes jambes ne sont qu’un feu.
Les chiens ont déchiré le bas de ma peau d’âne,
l’un d’eux m’a mordue et ma cheville n’est plus que boursouflure gonflée de sang.
Je n’oublierai rien, ni l’odeur sucrée du mûrier blanc
ni le chant des palombes dans les blés.
J’aurais pu continuer de vivre dans l’insouciance et la paix si …
Je referme autour de moi la fourrure grise qui me sert de manteau … »
Voir également: » Carnet de Madame D., Septième femme de Barbe Bleue ».