S A R A ( 1950-2023)
Sara est une artiste qui suggère et raconte dans le silence et l’austérité du papier . Pas de parole le plus souvent. La force de l’image en papier déchiré y supplée.
Visages, profils, silhouettes, faces, dos, pleines pages, angles coupés, loin, proche… Peu de couleurs – beige/noir, gris/noir, rouge/noir – pour laisser toute sa place à la sensibilité du papier, au ‘’tremblement de sa déchirure’’.
Fragilité de la matière, comme confondue avec le propos ; car au fil de ses albums, défilent toute une série de vies humaines et animales : Il est question de solitudes habitées ( Elle et moi, A Quai ), de rencontres aux allures clandestines ( à travers la ville, le rat musicien, Vagabonde ), de périls surmontés( Eléphants, Pitchou), d’affections contenues ( C’est mon Papa ), d’amours qui s’attendent ( Je suis amoureux ), qui se trouvent ( Le loup, Joséphine au restaurant ), d’engagements ( Révolution, Enchaîné ), de mort (du Temps ), de naissance ( Volcan).
Depuis quelques années, Sara grande lectrice, nous fait redécouvrir certains contes de son choix par l’interprétation qu’elle en fait … talent du conteur, talent de l’artiste: on retrouve des forêts profondes, des solitudes, un roi en colère, un prince métamorphosé, une belle-mère jalouse et cruelle, sept nains présents mais non représentés, un prince charmant …
Mais que l’on soit dans l’univers de ses tableaux, de ses films ou de ses albums ; dans ses décors de ville, de port ou de forêt, l’œuvre de Sara tourne autour de ce questionnement essentiel : la relation à l’autre et à soi-même. Comment s’effectue la rencontre ? comment dialoguer ? quelle est la nature réelle de L’Etre Humain ? de l’Animal ? La réponse se profile parfois, mais le plus souvent reste en suspens, comme un miroir tendu au lecteur . A chacun d’y répondre .
Sara revisite des contes classiques en restant fidèle à sa technique du papier déchiré. Ainsi l’exposition présente 21 illustrations originales de « Blanche neige » et du » Roi-Grenouille ». Une magnifique interprétation à découvrir !
Sara revisite des contes classiques pour notre plus grand plaisir, tout en restant fidèle à sa technique de papier déchiré. Ainsi, deux contes illustrés ont vu le jour aux Editions du Genévrier depuis 2013 :
– Le Roi-Grenouille ou Henri-le-Ferré
– Blanche neige
Sara s’attache aux ambiances, à la psychologie des personnages, à l’enchainement des évenements, avec une réflexion quant aux dominantes de couleurs, à la matière papier, aux cadrages, à ce qu’il est important de montrer ou juste de suggérer ( ex: les nains de Blancheneige ).
Le Roi-Grenouille commence par des images d’une forêt sombre et touffue, puis d’intérieurs ( marqués par le rouge de la colère et des passions ); puis s’illumine avec des verts clairs et de couleurs presque pastel à mesure que la fin heureuse approche.
Blancheneige est plus sombre : forêt menaçante, mort qui rôde, cimetière, belle-mère criminelle, fuite … seule la maison des nains apporte une trêve, ainsi que l’arrivée du prince.
L’exposition rend compte de ces magnifiques interprétations avec 21 illustrations encadrées avec cartels.
L’animal, spécialement le chien, a toujours eu une place privilégiée dans les albums de SARA. L’exposition les recense à travers de nombreux albums que l’on redécouvre sous un autre angle et peut-être un autre point de vue ( notion chère à Sara ). Les éléphants, le loup, l’ours, le rat, le chat, les oiseaux, les chiens ….
Sara travaille le papier, différents papiers, qu’elle « déchire » et pose sur un fond uni avec une savante mise en page et un cadrage ( travellings / gros plans ) très cinématographique. Et … La déchirure du papier donne toute sa force à l’émotion,
Un travail à découvrir.
30 œuvres originales encadrées // Cadres 40 x 50 cm à 40 x 60 cm
Sara aime la musique; entre autre le jazz et la musique classique pour piano. Cet album raconte une histoire, sans texte. Un pianiste en concert, la partition, la musique ( que l’on croit entendre), le public … et sa petite fille. Toute la sensibilité de Sara passe dans le mouvement de tristesse, puis de gaieté lorsqu’il découvre la présence l’enfant qui lui sourit .
Un album en papier déchiré avec l’austérité du noir et blanc, qui permet des effets d’ombre et de lumière, afin que le lecteur devienne « spectateur » . Pour tous les âges !
Album flamboyant et austère tout à la fois, en papier déchiré. Très peu de couleurs : le noir de la nuit, le rouge du rideau de scène et de la robe de « la dame en rouge », le jaune-brun de l’animal, le blanc du papier.
Sous arrière-plan de concert de chant avorté, il est question de solitude, de peine, d’amitié, de consolation. Sara aborde ici un thème important de son oeuvre : le rapport humain/animal en miroir.
Un magnifique album, pour tous !
A la fois livre d’images pour les petits et découverte de l’univers d’une de nos plus grandes illustratrices, cet imagier monographique présente le monde de Sara, ses images, ses mots, ses techniques diverses (papier déchiré, croquis, peinture à l’huile …).
47 mots choisis librement, 47 images inédites pour les représenter, des commentaires de l’artiste en bas de page en forme de journal intime, de carnet de bord ou de voyage. Le tout dans un classement alphabétique avec un cahier bibliographique en fin de volume.
Un petit musée aussi bien pour les jeunes enfants, le public scolaire, que les professionnels du livre, de l’image et de l’enfance.
Un format broché avec rabats pour ouvrir la première collection de L’Art à la Page -éditions (images images), prolongement naturel de l’activité de la galerie.
Pour cette exposition intitulée « liens de famille », Sara a créé toute une galerie de personnages en écho les uns aux autres, d’une image à l’autre : isolés, en couple, adolescents, en discussion, entrain de lire, de se regarder, de poser pour une photo … avec le papier déchiré comme medium, Sara restitue attitudes et émotions avec une rare intensité. Ses oeuvres disent l’indicible, auscultent la complexité des sentiments…
» …à travers ces images en papier déchiré, j’ai voulu évoquer l’atmosphère des maisons de famille aux papiers peints qui n’ont pas été refaits depuis trop d’années, des retrouvailles du mois d’aout dans la tension intérieure et la fête extérieure, du bonheur collectif affiché et du mal-être intérieur des individus en représentation sociale au sein de leur propre clan… »
A l’occasion de l’inauguration d’un nouvel espace, rue Servandoni à Paris et de la réédition de deux livres de Sara par L’Art à la Page : C’est mon papa et Elle et moi (publiés auparavant par Epigones en 1993 et 1995) …
L’exposition, sous le titre » les uns et les autres », présente une vaste galerie de personnages – en papier déchiré – créés par Sara tout spécialement pour cet événement.