Michelle Daufresne, artiste « complète »
Si l’on cherche bien , on peut trouver trace des premiers dessins de Michelle Daufresne en 1952 dans la Semaine de Suzette, signés de son nom de jeune fille : Michelle Ferrier. Mais c’est réellement avec Vieux frère de petit balai , au Père Castor en 1970, qu’elle se fera connaître . Livre qui fera date dans l’histoire même de la Littérature pour la Jeunesse, tant par son thème : l’immigration africaine que le traitement de l’image .
Puis elle collabore avec les Editions du Cerf , L’Ecole des Loisirs et les Editions des Femmes avec un autre livre qui fera date en 1983 : Noémie la nuit. La rencontre avec Suzanne Bukiet, éditrice chez Syros Alternatives, sera décisive, donnant naissance aux quatre célèbres albums des Contes du poulailler, traduits dans de multiples langues. Michelle y raconte les aventures d’une poulette – Irma- qui choisit de vivre sa vie au grand dam des commères du poulailler ; autant de fables qui traitent de l’exclusion sociale, du racisme, du féminisme.
Et côté Illustrations …Michelle a toujours beaucoup dessiné dans l’indispensable carnet de croquis. De là cette liberté du trait et de l’image. Au fil des années, les aquarelles ont fait place à la matière et aux expérimentations. L’eau de javel, le sel, le sable, les collages. Le support n’est plus seulement du papier, mais du rhodoïd, papier de verre, tissu , selon le propos.
De larges fonds de peintures sont brossés pour évoquer l’ambiance – M.Daufresne travaille vite et retouche peu – puis apparaissent à la surface les éléments, en collages et matières. Ou alors pas de fonds, juste les éléments dépouillés et sobres sur le blanc du papier. C’est ainsi qu’en parallèle des livres, Michelle Daufresne mène un travail de peintre ( paysages de mer, natures mortes ), enrichissant constamment ces deux facettes de sa création par sa curiosité qui la conduit toujours à découvrir et essayer.
M Th Deveze
A la fois clin d’œil aux catalogues de ventes aux enchères (avec numérotations et descriptifs )… et inventaire du monde foisonnant de l’artiste : Tableaux, Insectes, Bijoux, Art brut, Portraits. Assorti de brefs commentaires malicieux de l’artiste sur ses différentes explorations, ce livre peut se regarder comme un imagier aussi bien qu’une monographie.
Toujours malicieuse et d’une inventivité sans cesse renouvelée, Michelle Daufresne – de Gargantua à d’Artagnan, de la Princesse de Clèves à Cosette, de Bel Ami à Swann – fait le portrait de 20 personnages de la littérature française du XVIè au début du XXè siècles, accompagnés de morceaux choisis. Elle convoque son univers animalier d’art brut fait d’écorces, de copeaux, de papier de verre et divers matériaux de récupération et rajeunit avec tendresse et humour ces grandes figures que l’on croyait connaître en même temps qu’elle cite les textes qui ont accompagné sa vie.
Le tout compose un bestiaire très humain qui donne envie de (re)lire et revisiter ces classiques au fond si modernes. Ménagerie et anthologie littéraires tous publics !
A la fois livre d’images pour les petits et découverte de l’univers d’une grande illustratrice, cet imagier monographique présente le monde de Michelle Daufresne, ses images, ses mots, ses techniques diverses (aquarelle, collage, installation, sculpture, photo, …), son travail de peintre.
47 mots choisis librement, 47 images inédites pour les représenter, des commentaires de l’artiste en bas de page en forme de journal intime, de carnet de bord ou de voyage. Le tout dans un classement alphabétique avec un cahier bibliographique en fin de volume.
Un petit musée aussi bien pour les jeunes enfants, le public scolaire, que les professionnels du livre, de l’image et de l’enfance. Un format broché avec rabats, le troisième livre de la collection « images images ».
Michelle Daufresne a publié son premier livre aux éditions du Père Castor Flammarion en 1972 (« Vieux frère petit balai ») et a accompagné pendant plus de trente ans l’album de jeunesse en France. On se souvient du très emblématique « Noémie la nuit » aux Editions des Femmes qui fait désormais date. Son œuvre se partage entre Flammarion, Le Cerf, L’Ecole des Loisirs, Syros, Hachette, Gautier Languereau, Larousse,Lo Païs, et le Seuil; tout en poursuivant parallèlement son oeuvre de peintre.
Son univers peut être grave ; elle sait comme personne parler aux enfants du vieillissement et de la mort, et espiègle et mutin quand elle utilise le registre des comptines. Elle est une femme de tolérance, de liberté et de fantaisie.
Pour la rentrée, la galerie propose une exposition-événement « ludique » et « festive » de cinq artistes autour du thème de la Série…
Michelle Daufresne est l’une des cinq artistes invitées
Parce ce que, où qu’elle aille, son « petit carnet » ne la quittant jamais, Michelle Daufresne dessine « en direct » des gens qu’elle croise, ici ou là …. l’exposition rend compte de cette infinité de portraits pris sur le vif … avec, comme infiltrées, des photos-autoportraits de l’artiste ….
L’exposition présente des œuvres très diverses de facture et de sensibilité, de quatre artistes, sur le thème de l’arbre et de la forêt. Chaque univers se complète et se répond parfaitement apportant une seconde lecture aux œuvres de chacun.
Michelle Daufresne nous emmène par ses peintures dans des sous-bois et des chemins de forêts, en jouant sur une palette de couleurs resserrée éclairée par du mordoré, avec pour support du papier blanc mais aussi du papier de verre ou du bois…