Albertine dessine. Depuis toujours.
Il est compliqué de remonter jusqu’à l’origine, de retrouver le point initial, le départ de son trait, ce fil limpide, le plus souvent tracé au Rotring, fragile, même quand parfois un crayon gras, une plume ou un pinceau prennent le relais. Fragile, parce que le trait reste constamment suspendu en équilibre très loin au-dessus du vide formé par la feuille de papier. Les couleurs, quand elles décident de figurer, sont toujours d’une étonnante évidence et atténuent volontiers cet espace abyssal. Albertine ne trébuche pas. Il émane de son geste, précis, délicat et léger, un indicible sentiment de fraîcheur.
Cette apparente facilité ne doit pas occulter la lente et fascinante métamorphose qu’Albertine fait subir à son trait. Elle ne l’abandonne jamais. Elle n’opère aucune cassure. Le trait se nourrit de l’expérience passée, il mûrit avec le temps et au gré des courbes, il s’adapte avec naturel au sujet présent ; ainsi, un dessin ne doit jamais ressembler aux précédents, il s’efforce cependant de tous les contenir.
Si les techniques utilisées sont nombreuses, sa thématique reste constante : la captation d’instants vécus, la photographie en quelque sorte de sentiments et de sensations sous la forme de portraits. Des individus représentés seuls, en couple, en famille ou en groupe. Les intentions tendent toujours vers une certaine quête de l’harmonie aussi bien dans la composition du sujet que dans les couleurs qui le définissent. C’est aussi dans ce sens qu’il faut comprendre la notion d’épuisement contenue dans ses séries. La volonté de valider, de posséder, d’absorber.
Enfin et surtout, un dessin d’Albertine raconte toujours une histoire.
Albertine est née en 1967. Elle illustre de nombreux livres avec Germano Zullo et enseigne la sérigraphie et le dessin à la haute école d’art et de design à Genève.
Germano Zullo
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Le temps d’un week-end le 11,12 et 13 mars 2022
exposition des estampes, dessins et livres d’artiste d’Albertine à l’Espace de l’Art à la Page
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Albertine est une architecte de l’image, une magicienne du trait, une photographe des sentiments
Au fil de son œuvre, se déploie une vaste galerie dessinée dans laquelle la tendresse, l’humour, le burlesque, la solitude et la mélancolie se côtoient, comme autant de miroirs tendus à notre humanité …
Grand bonheur de l’exposer à nouveau !
L’exposition présente des œuvres récentes d’Albertine :
illustrations de mode avec la magnifique série des « robes » , ayant donné naissance à son dernier album paru à La Joie de Lire avec des textex de Germano Zullo ; peintures-scènes d’intérieurs avec personnages, imaginées comme des décors de théâtre, devant lesquelles le spectateur s’interroge sur ce qui se joue ; dessins à l’encre, comme de vastes fresques d’humains, d’animaux, d’êtres hybrides déguisés et loufoques qui semblent déambuler, en promenade, en suspension, en action, en attente ….
Albertine est la créatrice d’une œuvre totalement originale, riche autant par la forme que par le fond, la fantaisie et l’humour du propos s’alliant à la virtuosité de la création.
Car Albertine est une artiste virtuose du trait, de la couleur et de la mise en scène ; dessinatrice avant tout, ses dessins au trait direct à l’encre, sans repentir possible, dans une mise en page le plus souvent foisonnante de détails et cependant parfaitement maitrisée en sont la preuve même. Coloriste également, avec une prédilection pour la gouache, n’hésitant pas à utiliser une large palette de couleurs souvent vives qu’elle associe avec bonheur et subtilité dans chacune de ses séries
Avec cette première exposition, la galerie expose des dessins d’Albertine à l’encre pour le noir et blanc, à la gouache pour la couleur ; avec pour thème, soi-même et ses semblables, en symbiose, complicité, confrontation. Portraits d’amoureux, d’amis, de familles, ou face à face muséal … Albertine nous régale de son trait virtuose, fort et sensible, de sa fantaisie, de sa tendresse, de son humour. A découvrir !